Le monde des jumeaux

Publié par Malorie Huard-Pouliot le

Bonjour, je m’appelle Malorie et j’ai une sœur jumelle qui se nomme Maëlle. J’ai eu envie de vous partager quelques petites facettes de ma vie, car autant que ça peut sembler amusant, autant qu’il y a eu des moments où j'ai trouvé ça un peu plus difficile de m’identifier comme étant une jumelle. Plusieurs personnes ont eu tendance à nous mettre dans le «même bateau» et ça m’a beaucoup affecté. J’aimerais donc sensibiliser les gens et leur faire comprendre que les jumeaux/jumelles ne sont pas des êtres identiques et qu’il est important de reconnaître leurs différences et leur propre personnalité.

Premièrement, j’adore Maëlle et je me considère vraiment chanceuse de partager ma vie avec elle ! Elle est ma meilleure amie, ma confidente, ma partenaire de vie, bref on est comme deux inséparables et notre relation est formidable ! On a toujours été très proches l’une de l’autre et on s’est suivi dans plusieurs sphères de notre vie comme l’école (on a suivi le même cours de conduite, de DEP en esthétique et ASP en épilation au laser et électrolyse), le travail, les sports, les activités et les amis. On a partagé la même chambre jusqu’à nos 20 ans et on a même partagé le même lit pendant plusieurs années. Encore aujourd’hui il nous arrive de dormir ensemble même si on fait chambre à part, car la présence qu’on s’apporte mutuellement nous procure le confort qu’on a toujours connu et l’amour qu’on a envers l’autre est inconditionnel. On s’aime tellement qu’on passe énormément de temps ensemble à se jaser de tout et de rien, à aller au gym et à prendre des marches ensemble, etc. Dès qu’on a l’occasion d’être ensemble, on en profite et il est plus fort que nous de se serrer dans nos bras à de multiples reprises quand on se voit. Ce qui a été le plus difficile, c’est de vivre dans la comparaison et la compétition, de trouver mon identité étant plus jeune pour que les gens sachent nous reconnaître et nous voir comme deux personnes différentes. 

À l’école, j’avais toujours ce petit stress intérieur d’avoir de moins bonnes notes scolaires et d’être considéré comme la moins intelligente aux yeux des autres si je ne réussissais pas aussi bien que Maëlle. Même si j’avais de bons résultats, je n’avais pas très hâte aux bulletins scolaires et de devoir comparer mes notes avec elle… On pouvait voir qui était meilleure dans les mathématiques, le français, les arts, les sports etc. J’avais peur de décevoir ma famille et qu’on me perçoive comme inférieure à elle. J’ai souvent eu cette pression envers moi-même et ça a été difficile sur mon orgueil pendant des années, car je ne voyais pas que c’était normal d’avoir des forces et faiblesses différentes de ma jumelle.

On a presque toujours eu le même cercle d’amis et il arrivait souvent qu’on fasse face à des commentaires déplacés sur notre apparence dans le but de nous comparer. On avait un style différent lorsqu’on était enfants et adolescentes dont une qui était un peu plus féminine et l’autre un peu plus «garçon manqué». Celle qui était plus féminine attirait plus les gars et l’autre se faisait souvent dire par son entourage qu’elle était la moins belle. Ce genre de situation a créé de la jalousie, une baisse de confiance en soi, de la compétition et des chicanes. 

Au secondaire, les gars qui nous approchaient ne démontraient pas tous une préférence entre les deux pour avoir une relation amoureuse. Plusieurs demandaient à une si elle voulait être en couple et si elle n’avait pas d’intérêt, ils demandaient à l'autre et vice versa. Ce qui est décevant, c’est qu’ils n’accordaient pas d’importance à la personnalité. Tant qu’ils en avait une des deux comme copine, ça faisait leur affaire. Pourtant je me disais qu’on était loin d’être pareilles alors pourquoi nous considérer comme si on était pratiquement la même personne ? Heureusement, Maëlle et moi partageons les mêmes valeurs et il était hors de question qu’on fréquente une personne qui a déjà eu un intérêt pour l’autre. Dans les cas où on a été en couple, j’ai toujours eu l’inquiétude que mon copain ait une attirance envers ma jumelle, qu’il la préférait à moi ou qu’il se trompe entre nous deux puisqu’on se ressemble.

Aujourd’hui, j’ai appris à lâcher prise et à cesser de me comparer avec Maëlle même s’il peut arriver que d’autres le font encore. J’ai compris avec le temps que l’important c’est de me concentrer sur moi-même et de reconnaître qui je suis. Je n’ai plus besoin de l’opinion des autres pour m’aimer à ma juste valeur et de savoir que je suis unique en mon genre. Je suis fière du chemin que j’ai fait pour y arriver et surtout heureuse d’être aussi proche de ma jumelle d’amour ! 

Pour tous les jumeaux/jumelles qui lisent ce texte, sachez que vous êtes tous uniques et qu’il n’y a personne de mieux que vous, même si vous avez une personne qui vous ressemble comme deux gouttes d’eau. Le jour où vous apprendrez à le reconnaître, vous découvrirez que vos différences et vos forces personnelles font de vous un être à part entière, un être spécial 💖


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  • Bonjour Malorie,
    Merci de partager cette partie de toi qui explique le poids du regard des autres. Cette ouverture du coeur, ce moment que tu as pris pour définir le mal à l’âme que cela peux porter d’être jumelles. Je te souhaite bonne route et te suis profondément reconnaissante de ton partage. xxx

    Lise Pouliot le

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